Cuba et les États-Unis sont en train de normaliser leurs relations diplomatiques, ce qui veut dire que la Suisse n’aura bientôt plus de rôle de facilitateur à jouer entre les deux pays. L’heure est à la normalisation. Et certains politiciens helvétiques aimeraient bien profiter des bons offices passés pour renforcer les liens avec l’ile, dont l’économie devrait bientôt redémarrer sur les chapeaux de roue.
En mai, le groupe parlementaire Suisse-Cuba a été fondé, visant à intensifier les échanges économiques. Qui sont anémiques entre les deux pays, puisque la Suisse importe des biens cubains pour 31 millions de francs tandis que ses exportations atteignent à peine 18 millions, explique le Tages-Anzeiger dans son édition du 3 juillet.
Pas une priorité
Le groupe propose donc de conclure un accord de libre-échange, avec des traités pour les services financiers, la recherche et la formation. Une interpellation pour le gouvernement a été déposée afin de «réduire notre dépendance économique envers l’Union européenne et les États-Unis».
Le Conseil fédéral vient de répondre, estimant que la conclusion de nouveaux accords commerciaux n’était pas une priorité en raison de la faiblesse des échanges existants. Même verdict pour la recherche, la formation et l’innovation. Quant aux investissements, ils sont déjà protégés mutuellement par des traités existants.
Le SECO à Cuba
La Confédération ne reste pas inactive pour autant puisque le SECO (Secrétariat d’État à l’économie) prévoit d’envoyer son émissaire Livia Leu à Cuba en novembre. Elle s’y rendra pour une foire sur une invitation du ministère cubain des Affaires étrangères, mais sans délégation. Elle n’y va pas pour négocier une extension des liens commerciaux, a précisé un porte-parole.
Mais les parlementaires soupçonnent que rien n’empêchera l’ambassadrice de tâter le terrain sur place. «Toute autre chose serait très surprenant», explique le conseiller national Hans-Peter Portmann (PLR/ZH), membre du groupe Suisse-Cuba.
Source : Tribune de Genève
