Cuba et la marche des charlatans

Andrea Duffour, ASC Fribourg, 12 novembre 2021

Le 15 novembre aura lieu, à l’appel de la cinquième colonne mercenaire des États-Unis (US) à Cuba, une « marche pacifique, civique» dans plusieurs villes de l’ile.
Une fois de plus c’est Washington qui tire les ficelles. Cette marche n’a pas été autorisée par l’État socialiste de droit de Cuba et son peuple digne et souverain ne se laissera probablement pas faire et descendra aussi spontanément dans les rues, face à quelques mercenaires bien  payés et certains cubaines et cubains qui ont perdu la patience après un blocus – plus dur que jamais pendant ces deux dernières années de lutte contre la Covid – blocus qui les fait souffrir quotidiennement depuis trois générations déjà…

Le peuple cubain sait, par expérience, que les médias internationaux diffuseront des fake news, sous-titrant des images de révolutionnaires patriotiques avec « manifestants contre le régime» comme ils ont fait le 11 juillet, ou parleront d’une « répression dure du régime » alors que celui-ci ne fera rien d’autre que d’empêcher cette provocation grossière de contre-révolution téléguidée par Washington, en violation de la Constitution et de l’ordre que les Cubains ont démocratiquement établi pour eux-mêmes. Tout cela ne les empêchera pas de descendre aussi dans les rues avec les drapeaux de la révolution, de rester ferme et de continuer à rester unis pour maintenir les acquis de sa révolution.

Avec cette dernière provocation il s’agit d’une nouvelle étape sur la voie du coup d’État « en douceur » (golpe blando) pour un « changement de régime », modèle qui suit les textes de Gene Sharp et les manuels d’opérations spéciales nord-américains.

Selon Gene Sharp, la stratégie du coup d’État soft peut être exécutée en cinq étapes consécutives ou simultanées. Parmi elles, la stimulation progressive des conflits et la promotion du mécontentement, afin de générer des facteurs de souffrances et d’agitation, tels que les pénuries, l’augmentation de la criminalité, la manipulation du dollar, les grèves patronales, les allégations de corruption à travers tous les médias,
sans réel fondement ou d’atrocités commises sous fausse bannière et attribués au gouvernement, mécanismes que nous avons déjà vu avec les « guarimbas » au Venezuela, les « tranques » au Nicaragua et les « révolutions colorées » induites en Syrie et dans divers pays de l’Est de l’Afrique et au Moyen Orient, visant à décrédibiliser tous les Gouvernements qui ne se plient pas aux diktats des États-Unis. Selon les sources cubaines, Yunior García Aguilera et Manuel Cuesta Morúa s’affichent comme organisateurs. Ils ont immédiatement reçu le soutien de hauts fonctionnaires américains, des médias internationaux et des terroristes d’origine cubaine basés à Miami. Parmi eux, notamment, les criminels Ramón Saúl Sánchez et Orlando Gutiérrez-Boronat, dont les organisations reçoivent des fonds importants des contribuables nord-américains.

Aucune personne informée ne peut croire aux invocations de liberté et de démocratie de ces personnages, valeurs que Cuba a conquis définitivement lorsque la révolution a aboli la domination impérialiste sur l’ile. Pas plus que leurs appels à la libération des prisonniers dits politiques, qui sont en réalité des ennemis acharnés, payés par les USA ou encore des vandales qui ont agressé des policiers et détruit des biens publics en recevant des primes depuis l’étranger pour cela. (Selon le code pénal français, n’importe quelle personne prendrait 30 ans de prison ferme, (7 ans en Suisse) plus des centaines de milliers de francs d’amende pour intelligence avec l’ennemi pour nuire à son pays,  surtout s’il y a preuve qu’on est payé par un pays étranger).

Pour couronner le tout, Juan Gonzalez, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche a menacé les États-Unis d’ « agir » si les organisateurs étaient poursuivis, un procédé bien connu par le passé et démontrant qui est réellement derrière l’organisation et le financement de cette marche.

Ajoutez à cela l’activisme frénétique de l’ambassade des États-Unis à La Havane, dont les responsables font des gestes que le pays n’admettrait jamais sur son territoire pour un diplomate étranger, et de Brian Nichols, sous-secrétaire d’État pour l’hémisphère occidental, qui tweete sur la marche.

Selon le Cuba Money Project, l’Agence américaine pour le développement international a accordé fin septembre quelque 6’669’000 dollars pour des projets subversifs à Cuba, sur un total de 18’000’000 qu’elle peut allouer jusqu’en 2023. Parmi les principaux bénéficiaires figurent la Direction démocratique cubaine, dirigée par le terroriste reconverti Gutiérrez Boronat, qui a déjà appelé à plusieurs reprises à une intervention militaire contre le pays et qui a reçu 617’500 dollars.

Selon les registres publiques, l’USAID et le Département de l’État on attribué plus que 6’970979 dollars à son organisation entre 2006 et 2019. Un total de 170 millions de dollars ont été consacrés sous Trump à la subversion contre Cuba sans compter les fonds secrets de la soi-disant communauté du renseignement et du Pentagone à cet effet.

La Fondation National Cubano-Americana est un autre fer de lance des politiques anti cubaines depuis les années 1980. Non seulement ont-ils organisé de nombreux actes terroristes contre Cuba et plusieurs attentats contre le Comandant en Chef Fidel Castro Ruz. En mai de l’année 2019, cette fondation a reçu 1’385’637 dollars de l’argent du contribuable nord-américain pour « renforcer la société civile cubaine »
Tout ceci est documenté par Cuba.

Le peuple cubain est un exemple de résistance, porteur de profonds sentiments patriotiques, de valeurs morales et de principes politiques. Il sait que les mercenaires de l’empire vivent et parcourent le monde à toute vitesse pendant que des millions de personnes endurent stoïquement les cruelles rigueurs du blocus, ultra renforcé par Trump pendant la pandémie, et maintenus intact par Biden contrairement à ce qu’il avait promis dans sa campagne. Il sait que les mercenaires réclament le renforcement du siège américain et il connait leur
complicité avec ceux qui, depuis la Floride, appellent sans vergogne à une intervention militaire à Cuba. Il sait qu’ils manquent d’idéaux et n’ont d’autre projet que de détruire la révolution et les sentiments de solidarité et de fraternité avec les peuples du monde qu’elle a semés, de balayer ses réalisations en matière de justice sociale, d’éducation, de santé et de jouissance de la culture et des loisirs pour tous, de liquider la souveraineté et l’indépendance obtenues avec le sang des générations.

Le président Miguel Díaz-Canel a été catégorique : « Nous n’allons pas légitimer l’action impérialiste en politique interne ».

Communiqué de la section fribourgeoise de l’Association Suisse-Cuba:

Cuba fait probablement l’objet ces jours-ci de l’opération la plus vaste et la plus complexe de guerre culturelle et médiatique conçue et
manœuvrée par la CIA, qui favorise une contre-révolution d’un nouveau genre, le soi-disant « coup d’État soft ».
Depuis la Suisse, nous dénonçons la mise en œuvre de nouvelles opérations de déstabilisation promues par le gouvernement américain et ses agences d’espionnage secrètes, ainsi qu’un flot de ‘fake news’ diffusées par divers médias nationaux et internationaux avant et certainement aussi après le 15 novembre.
Nous condamnons la cinquième colonne mercenaire des États-Unis (US) qui appelle à une marche déclarée « civique » et « pacifique », le 15 novembre 2021 dans plusieurs villes de l’ile. La marche est illégale car elle viole plusieurs articles de la Constitution. Ceux qui ont appelé à la marche n’ont pas demandé l’autorisation des autorités, comme le prévoit l’État socialiste de droit, mais se sont contentés de la signaler dans une provocation ouverte. Il est parfaitement compréhensible que La Havane, forte de la loi, empêche cette provocation grossière de la contre-révolution subordonnée à Washington, en violation de la Constitution et de l’ordre que les Cubains ont démocratiquement établi pour eux-mêmes.
Il s’agit d’un nouveau pas dans la direction d’un « coup d’État en douceur » sur le même modèle que les manuels d’opérations spéciales des États-Unis et que nous connaissons avec les « guarimbas » au Venezuela, les « tranques » au Nicaragua et les « révolutions colorées » induites dans divers pays du monde, visant à décrédibiliser et faire tomber tous les Gouvernements qui ne se plient pas aux diktats des États-Unis. La marche non autorisée et subversive du 15 novembre répond à nouveau uniquement aux intérêts américains visant à écraser la révolution cubaine depuis l’intérieur.

Vive les gouvernements qui refusent l’ingérence étrangère et restent fermes pour défendre les intérêts de leurs peuples.

L’Association Suisse-Cuba demande la fin du blocus illégal, qui constitue un crime contre l’humanité, imposé par les États-Unis contre le peuple cubain et dont les banques suisses sont, malheureusement, les complices actifs et nous invitons nos médias à ne pas participer à ce type d’agression mais de s’informer auprès des sources cubaines.

Vive le peuple souverain de Cuba !

Sources :
* titre de l’article de Angel Guerra Cabrera – La Jornada,

https://www.cubainformacion.tv/opinion/20211028/93867/93867-cuba-marcha-de-farsantes

http://www.cubadebate.cu/noticias/2021/10/26/el-gobierno-de-estados-unidos-es-el-verdadero-organizador-y-promotor-de-la-provocacion-montada-para-noviembre/

Cuba f 15 Novembre 2021

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