Chers amis de Cuba, chers représentants de l’ambassade cubaine à Berne et de la mission à Genève, chers camarades,
Au nom de l’ASC je vous souhaite la bienvenue à cette fête traditionnelle qui commémore chaque année l’acte héroïque et fondateur de la Révolution cubaine, l’assaut de la caserne Moncada à Santiago le 26 juillet 1953. Cet événement historique est bien connu de nous tous qui sommes ici présents aujourd’hui, et je ne vais donc pas le rappeler en détails. Je soulignerai simplement qu’il a constitué l’étincelle d’un processus qui a profondément marqué non seulement Cuba et l’Amérique latine, mais aussi le monde entier pendant toute la seconde moitié du 20e siècle et depuis le début du 21e, et ce n’est pas près de changer. Les héros de la Moncada, avec Fidel Castro à leur tête, ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’humanité. Le triomphe de la Révolution cubaine a coïncidé avec la lutte pour l’indépendance de nombreux peuples africains et l’apparition de nouveaux Etats indépendants. Le soutien de Cuba à tous les mouvements de libération a joué un rôle considérable, notamment en Afrique, où il a permis de faire tomber l’un des régimes les plus ignobles de l’Histoire, celui de l’Afrique du Sud de l’apartheid. Ce même régime raciste que les puissances occidentales soutenaient en sous-main tout en le critiquant en public. L’hypocrisie et le mensonge ont toujours été des armes de destruction massive de l’impérialisme.
Où en est Cuba, 71 ans après le début de la Révolution ? Ses succès ne sont plus à démontrer, que ce soit en matière d’éducation, de santé, de culture, de recherche scientifique et de sport, pour ne citer que les principaux. Et pourtant l’île continue à être martyrisée par son voisin du nord, qui ne supporte pas qu’un petit pays en développement fasse mieux que lui dans tant de domaines et qui a donc juré de détruire cette Révolution insoumise. Nous savons tous, surtout les camarades cubains ici présents, que la situation économique est particulièrement difficile en ce moment pour le peuple cubain, que l’impérialisme étasunien cherche toujours à désespérer, même après des décennies de vains efforts pour le soumettre à sa volonté. Cuba a donc plus que jamais besoin de l’aide internationale et donc également de la nôtre, aussi modeste soit-elle. Comme le disait récemment un dirigeant cubain, si le peuple de Cuba a résisté au blocus et à la haine de ses ennemis pendant plus de 60 ans, ce n’est pas maintenant qu’il va se rendre. D’autant que les changements rapides qui se produisent à l’heure actuelle partout dans le monde font naître de nouveaux espoirs. Si l’Amérique latine connaît des hauts et des bas, l’Afrique et le Proche Orient se libèrent lentement mais surement de la domination de l’empire étasunien et de ses vassaux européens. Le fait que le jeune et brillant président du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, termine toujours ses discours par le slogan « la patrie ou la mort, nous vaincrons ! » est un exemple qui montre que Cuba continue à inspirer l’émancipation partout dans le monde. Par ailleurs, alors que l’empire s’affaiblit de jour en jour, les pays amis de Cuba renforcent sans cesse leur influence et leur puissance économique. Il est permis d’espérer que bientôt plus aucun blocus et plus aucune sanction occidentale ne sera efficace contre quelque pays que ce soit. Cuba, qui est, rappelons-le, soutenue chaque année par la quasi-totalité des Etats-membres de l’ONU dans son exigence que soit mis fin au blocus étasunien, multiplie ses contacts avec d’autres organisations internationales qui prennent de plus en plus d’importance. Elle a notamment obtenu le statut d’observateur auprès de l’Union économique eurasiatique, qui regroupe la Russie, la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan et le Kirghizistan. Il ne serait pas étonnant non plus que Cuba rejoigne dans un avenir proche le groupe de BRICS+, qui rassemble la majorité de la population de notre planète et dont la puissance économique et désormais égale ou supérieure à celle de l’occident collectif.
Cuba donne enfin l’exemple en étant le pays le plus solidaire du monde, notamment grâce à l’aide apportée par ses brigades médicales, tout en préservant jalousement son indépendance et sa souveraineté. Elle prouve ainsi qu’il est possible d’être à la fois internationaliste et patriote, ce qu’une grande partie de la gauche européenne semble avoir du mal à comprendre. Que ne dirait-elle pas, cette même gauche mondialiste, et parfois atlantiste, si un parti européen adoptait comme slogan « la patrie ou la mort », qui est celui de la Révolution cubaine ? Elle hurlerait sans doute au nationalisme voire au fascisme… On peut rappeler, dans le même ordre d’idées, que l’ONU, dont personne ne conteste l’existence et les objectifs déclarés, s’appelle en toutes lettres Organisation des Nations Unies (« nations unies », pas « communautés unies » ni « populations unies »). Les mots « patrie » et « nation » ne sont donc pas des gros mots. Tout dépend de qui les utilise et dans quel but.
Cuba et sa Révolution, que nous admirons tous, constitue donc un exemple à suivre à bien des égards, y compris dans des domaines qui peuvent ne pas apparaître au premier abord. L’aventure qui a commencé le 26 juillet 1953 grâce à un groupe d’idéalistes héroïques a donc encore beaucoup à apporter au reste du monde par son exemple, sa combativité et surtout sa dignité. La dignité qui, comme j’ai déjà eu l’occasion de le souligner, n’a guère de valeur dans un système capitaliste néolibéral, sans doute parce qu’elle n’est pas cotée en bourse.
Merci Cuba !
Vive le 26 juillet !
Vive la Révolution !
Vive Fidel !
Cuba vaincra !