Jorgito enthousiasme le public états-unien

Women’s Press Collective, une organisation des médias alternatifs basée à Brooklyn, a organisé les projections new yorkaises. Grâce à son ancrage dans la population, Women’s Press Collective a réussi à mobiliser un public d’origines sociales variées. D’autres projections ont été organisées par des groupes de solidarité avec Cuba à Washington DC dans le cadre des Second Days of Actions Against the Blockade. Toutes les projections étaient censées avoir lieu en présence de Jorgito et du metteur en scène.

 

Bien que Jorgito avait soumis sa demande de visa auprès de l’ambassade des Etats-Unis à l’Havane plusieurs semaines avant la première états-unienne du film, il n’a pas obtenu le visa à temps pour pouvoir être présent lors des projections fixées à New York. Il a dû prendre un vol pour Washington DC via Panama et est arrivé à Washington deux heures avant la première projection.

 

Alors que Jorgito était en attente pour son visa à l’Havane, les responsables de Women’s Press Collective et Tobias Kriele ont profité de la situation pour discuter avec le public new yorkais la politique étrangère contradictoire des Etats-Unis envers Cuba.

 

La normalisation des relations entre les Etats-Unis et le peuple cubain et sa jeunesse, annoncée par le président Barack Obama lors de son discours tenu à l’Havane le 22 mars, est une farce. C’est ce qui montre, notamment, un programme doté de 750’000 dollars et lancé par le Département des affaires extérieures des Etats-Unis trois jours après le départ d’Obama de Cuba. Le programme s’adresse à des « jeunes leaders de la société civile cubaine » invité·e·s aux Etats-Unis pour apprendre les compétences nécessaires à diriger des organisations de la société civile cubaine « supportant activement les principes démocratiques à Cuba » (Granma International, April 2016, p. 8 de l’édition allemand – traduction par nos soins). En revanche, des jeunes comme Jorgito ne sont semblent pas être les bienvenues.

 

La couverture médiatique biaisée sur Cuba était également abordée avec le public new yorkais. Des spectateurs ont remercié le metteur en scène pour leur avoir donné accès à une perspective sur Cuba qu’ils ne connaissaient pas – la perspective des Cubains et Cubaines eux-mêmes. Quand les responsables de Women’s Press Collective ont appris que Jorgito avait reçu son visa, elles ont, en quelques jours, organisé trois projections supplémentaires à New York. L’information de la venue de Jorgito a provoqué un véritable mouvement d’adhésion. De nombreuses personnes qui avaient déjà vu le film, ont assisté aux projections supplémentaires en amenant des ami·e·s. Jorgito, qui était accueilli comme un héro, a souligné que son pays était toujours intéressé à une normalisation des relations, mais que cette normalisation devait être mutuelle. Une spectatrice a demandé que le film soit montré aux personnes en charge à Washington DC.

 

De nombreuses personnes se sont offertes pour contribuer à la distribution du documentaire aux Etats-Unis. Des représentant·e·s d’écoles et d’universités, d’associations de quartiers, d’organisations de jeunes, d’organisations de personnes handicapées ainsi que d’associations de professionnel·le·s de la santé et de syndicats se sont mises à disposition pour organiser des projections privées, afin de rendre le film accessible à un grand nombre de personnes en dehors des groupes de solidarités avec Cuba.

 

Natalie Benelli, ASC et Women’s Press Collective

Publié dans Actuel, Cuba, Culture, International

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