Laurent Fabius en visite à Cuba «dans un contexte politique favorable»

Depuis l’arrivée de Raul Castro à la tête de l’État, Cuba s’est ouvert et a engagé d’importantes réformes économiques.
Laurent Fabius effectue ce samedi 13 avril une visite officielle à Cuba, sur le chemin de retour de Mexico où il s’est rendu avec le président François Hollande. Il s’agit de la première visite d’un ministre des Affaires étrangères français à Cuba depuis 1983. L’Union européenne travaille actuellement à la relance de ses relations avec la plus grande Ile des Antilles. Elle tente d’en finir avec la «position commune» définie en 1996 sous l’impulsion du gouvernement espagnol de José Maria Aznar qui bloquait tout développement des contacts.
Cuba joue un rôle de plus en plus important en Amérique latine. Le dernier sommet de la Celac (Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes) qui s’est tenu en janvier à La Havane a été un succès pour le gouvernement cubain. L’ile abrite depuis plus d’un an les négociations de paix entre la guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et le gouvernement colombien.
Depuis que Raul Castro est à la tête de l’Etat en 2006, il s’efforce d’ouvrir le pays et a engagé d’importantes réformes économiques. Une loi destinée à favoriser les investissements étrangers vient d’être adoptée par le Parlement. Elle prévoit notamment une exonération fiscale pendant huit ans et la possibilité de créer des entreprises aux capitaux exclusivement étrangers alors qu’auparavant les capitaux cubains devaient être majoritaires. Mais les entreprises étrangères devront recourir à une agence d’emplois d’Etat pour embaucher des Cubains. Depuis 2010, les petites entreprises privées ont été autorisées et 450’000 personnes travaillent dans ce nouveau secteur du «cuanta propismo». Le gouvernement a également annoncé la disparition progressive du double système monétaire.
 
Le Brésil a déjà mis à profit cette nouvelle ouverture économique en investissant massivement dans le megaport de Mariel. Le Mexique est sur les rangs pour prospecter et exploiter les champs pétroliers cubains. L’embargo (blocus) étatsunien sur l’ile freine son développement. Toute entreprise qui développe des relations commerciales avec Cuba peut faire (fait) l’objet de sanctions de la part de l’Administration américaine en application des lois Torricelli (1992) et Helms Burton (1996).
Si l’Union européenne est le premier partenaire commercial de Cuba (22% des échanges commerciaux cubains), la France ne se situe qu’au dixième rang avec 280 millions d’euros d’échanges annuels.
Laurent Fabius doit rencontrer son homologue cubain Bruno Rodriguez qui était venu à Paris le mois dernier. Le ministre des Affaires étrangères français doit également rencontrer l’archevêque de La Havane, Jaime Ortega.

Source : Le Figaro.fr



» http://www.lefigaro.fr/international/2014/04/12/01003-20140412ARTFIG00034-laurent-fabius-en-visite-a-cuba-dans-un-contexte-politique-favorable.php
Publié dans Actuel

Archives