Le campement international Julio Antonio Mella (CIJAM)

La Havanne. Vendredi 27 Janvier 2017 /  CCN.

Avec pour vocation l’élargissement du mouvement de solidarité avec Cuba et le renforcement de l’amitié entre les peuples du monde, le Campement international Julio Antonio Mella (CIJAM), situé dans la commune de Caimito, dans la province d’Artemisa, à une cinquantaine de kilomètres de La Havane, s’apprête à fêter ses 45 ans

Le séjour commence par un hommage au dirigeant étudiant Julio Antonio Mella et des explications sur le fonctionnement du campement. Il accueille chaque année les volontaires étrangers de brigades de solidarité qui, invités par l’Institut cubain d’amitié avec les peuples (ICAP), viennent découvrir la réalité économique, politique et sociale du pays.

Le séjour comprend des visites des lieux historiques, culturels et d’intérêt social, des conférences, colloques et des débats animés par des spécialises cubains, des journées de travail bénévole dans l’agriculture et dans d’autres ouvrages sociaux, ainsi que des échanges avec la population et des organisations de masse,  entre autres nombreuses activités.

Les premières installations du Campement furent des baraques de bois, qui accueillirent des jeunes de 28 pays, membres de la Fédération mondiale des jeunesses démocratiques de l’Union internationale des étudiants. Ces brigadistes aidèrent à la construction de plusieurs établissements scolaires pour répondre à la demande d’un programme de bourses créé par la Révolution.

Ces écoles à la campagne furent conçues à partir des idées pédagogiques de José Martí, qui avait défendu l’importance d’allier les études et le travail dans la formation des jeunes qui, depuis le collège jusqu’à l’université, participaient à des travaux agricoles.

À cette époque, les brigadistes venus de pays du camp socialiste baptisèrent leur contingent du nom de Julio Antonio Mella, après avoir découvert la vie et l’œuvre de ce dirigeant universitaire cubain, fondateur du Parti communiste et de la Fédération des étudiants, assassiné au Mexique en 1929 par des agents du dictateur Gerardo Machado.

Ces premiers jeunes brigadistes s’engagèrent envers Fidel à terminer l’école Ceiba Siete, connue sous le nom de George Dimitrov, en six mois, et le commandant en chef promit en retour de venir l’inaugurer.

Les jeunes achevèrent les travaux en cinq mois et 28 jours, et, dans son discours d’inauguration, le 24 janvier 1974, Fidel devait signaler : « Si la brigade est parvenue à se constituer, elle doit se multiplier. La Brigade Julio Antonio Mella doit continuer d’exister à l’échelle internationale. » C’est ainsi que le Campement international Julio Antonio Mella vit le jour.

« Depuis, les brigadistes ont contribué à améliorer les conditions de vie du campement, qui offre aujourd’hui davantage de confort et a augmenté ses capacités », a expliqué à Granma international Raul Abreu Chavez, le directeur.

À ce jour, plus de 100 000 brigadistes ont été hébergés dans le campement, qui compte 300 places. L’établissement propose des services de cuisine, cantine, cafétéria, boutique, bureau de change, téléphone national et international, courrier électronique, coffre de sécurité pour les documents personnels et les objets de valeur, aires sportives, location de bicyclettes, musée d’histoire et bibliothèque… Les services médicaux sont assurés 24 heures sur 24, y compris les soins dentaires.

« Le séjour se déroule suivant un programme élaboré par l’ICAP qui s’étale sur plusieurs jours (de 15 à 21 jours). Pendant la première semaine, les brigadistes participent à des journées de travail bénévole dans l’agriculture et autres secteurs de la vie sociale, ils reçoivent des conférences sur la réalité cubaine et prennent part aux nombreuses activités culturelles qui sont organisées à leur intention. La deuxième semaine est réservée aux visites dans une province, où ils ont des échanges avec la population dans les quartiers et les personnels d’hôpitaux, usines, écoles, bureaux, etc. Ils reviennent ensuite à Caimito, où ils mettent un terme à leur séjour avec une Déclaration finale où sont consignées les actions qu’ils s’engagent à mener dans leurs pays respectifs », a ajouté le responsable.

Les programmes sont divulgués une année à l’avance par les 2 045 organisations de solidarité existantes dans le monde. Ils présentent des spécificités en fonction des intérêts des membres du contingent solidaire.

Certaines brigades organisent des concours sportifs, dont la course de l’amitié, d’autres escaladent le sommet d’une montagne pour transmettre un message, ou organisent des marches, des mobilisations, des congrès, des débats et des forums. Ces brigades servent de passerelle à tous ceux qui s’intéressent à avoir une vision plus objective de Cuba.

Les brigades démarrent leurs activités en déposant des fleurs au pied du monument à Julio Antonio Mella et à des personnalités amies de Cuba dont les cendres reposent au campement. La cérémonie est suivie de la plantation d’un arbre au « Bois José Marti » en présence des travailleurs du CIJAM.

À partir du second semestre de l’année 2016, le personnel du campement a entrepris une série de travaux de reconstruction et de rénovation destinés à améliorer la qualité de vie des brigadistes. Ils ont notamment comporté l’installation du toit du parking, l’aménagement d’un bar dans la cantine, d’un piédestal avec un livre ouvert sur la biographie de Julio Antonio Mella et de plusieurs peintures murales.

Dinorah Placeres Diaz, travailleuse du centre, a précisé que les travaux concernent aussi les services d’eau potable et d’électricité, l’installation d’une cabine d’enregistrement, la réparation des trottoirs et des routes, la construction d’un parc pour les exercices physiques et la musculation et d’un potager.

« Mon travail de secrétaire de la direction me permet d’avoir des contacts directs avec les brigadistes. Ils visitent toutes nos installations et beaucoup demandent à s’entretenir avec le directeur. Je suis chargée de fixer les rendez-vous et de leurs fournir des explications. Les derniers en date furent Honorio Delgado, un Espagnol domicilié au Brésil, et Doménico, un septuagénaire Italien qui a demandé que ces cendres soient déposées au campement », a-t-elle indiqué.

L’un des principaux objectifs du campement est de permettre aux participants d’acquérir une meilleure connaissance et une compréhension plus objective de la réalité cubaine grâce à des échanges avec divers secteurs de la population dans plusieurs provinces.

Durant leur temps libre, certains en profite pour se rendre à pied jusqu’au Cacahual, qui abrite le mausolée qui garde les restes du Général Antonio Maceo

Ernesto Cardoba Lopez, qui est à la fois responsable de l’entrepôt et secrétaire général de la cellule du Parti au campement, signale quant à lui : « Tous mes collègues partagent un sens profond d’appartenance. Le personnel est entièrement disponible et très proche et à l’écoute des brigadistes ».

Il précise que les travailleurs du camp participent aussi aux conférences des spécialistes cubains en économie, médecine, histoire, sociologie et autres disciplines, ainsi qu’au feu de camp de l’amitié, où les participants ont l’occasion de montrer les différentes manifestations culturelles de leur pays.

Comme l’a souligné à l’occasion Kenia Serrano Puig, présidente de l’ICAP : « Au campement, les défis se transforment en rêves, et les rêves deviennent des réalités, grâce à la ténacité et à l’engagement de tous ces amis qui se retrouvent dans cette institution, qui est le reflet authentique de la Révolution et de sa vocation solidaire et internationaliste. »

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Publié dans Brigades de travail, Cuba

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