Lettre ouverte de l`Armée de Libération Nationale de Colombie (ELN) aux 5 Héros Cubains

À nos frères Gerardo Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero, Fernando González et René González.
Cela fait 15 ans, ce 12 septembre, que vous avez été injustement emprisonnés alors que vous luttiez pour protéger le peuple de Cuba des actions terroristes orchestrées depuis les Etats-Unis.
Pendant 15 ans, depuis les profondeurs de l’empire, vous avez résisté, vous n’avez jamais plié face aux chantages et aux cruels traitements de vos ravisseurs, ni face à la solitude écrasante. Vous n’avez jamais perdu de vue votre Cuba bien-aimée ni le projet révolutionnaire qu’elle incarne. Vous avez maintenu bien haut votre honneur et êtes devenus un symbole de dignité pour tous les peuples qui luttent pour un monde plus juste et plus humain. 
René, notre Frère : même si tu es déjà en liberté aux côtés de tes proches dans la Cuba révolutionnaire, nous considérons que tu fais toujours partie des Cinq, par ta lutte infatigable en faveur de la liberté de tes quatre frères qui sont toujours prisonniers des cachots de l’empire. C’est pour cela que ce salut s’adresse aussi à toi.
Vous savez, companeros, que nous connaissons votre douleur, nous savons ce que signifie le courage  et l’abnégation qu’il vous faut pour supporter d’indicibles humiliations sans jamais vous rendre.  Il y a actuellement dans notre Colombie, plus de 8’500 prisonniers et prisonnières politiques, ce qui semble être un record mondial. On estime que parmi eux, moins de 10% sont des militants ou des combattants des forces insurgées; car la grande majorité sont des dirigeants sociaux et communautaires : des combattants d’un peuple  pauvre et marginalisé qui ont commis le crime de lutter en faveur d’une plus grande justice sociale pour leur pays. 
C’est pour cela que les femmes et les hommes de l’ELN joignent leurs voix à l’immense clameur d’indignation qui exige la libération des 4 héros encore aux mains de l’empire. 
Nous avons appris la campagne menée à Cuba, qui consiste à couvrir l’île de rubans jaunes, symboles de l’aspiration du peuple à votre retour au sein de la Patrie. Sachez que dans les forêts et les montagnes de Colombie, dans les camps de l’ELN aussi flotteront des rubans jaunes. 
Chez les vrais révolutionnaires, il suffit de savoir que nous avons les mêmes rêves de liberté et de justice, pour nous sentir proches et nous savoir frères, même si nous ne nous sommes jamais connus personnellement. 
Fraternellement
Nicolás Rodríguez Bautista
Commandant en chef, guérilla ELN
Septembre 2013
Publié dans les Cinq cubains

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