« Cuba a beaucoup à apprendre de la Suisse et de son système politique »

Le nouvel ambassadeur de Cuba en Suisse a pris ses fonctions à Berne il y a deux semaines. Après la mort du leader Fidel Castro, il revient pour la RTS sur les relations des deux pays et sur les erreurs de son régime.

Depuis la reprise des relations entre Cuba et les États-Unis et la réouverture d’une ambassade américaine à La Havane, la Suisse n’a plus besoin de faire le médiateur entre les deux pays, les liens entre la Confédération et l’ile des Caraïbes vont donc évoluer.

Cuba et la Suisse sont semblables, nous sommes deux petits pays entourés de grandes puissances.

Manuel Aguilera de la Paz, ambassadeur de Cuba en Suisse

« La relation entre la Suisse et Cuba a toujours été bonne. Nous allons continuer à renforcer les liens, en particulier, économiques et commerciaux », a estimé le nouvel ambassadeur cubain en Suisse, Manuel Aguilera de la Paz, dans l’émission Tout un monde de la RTS.

Il a précisé que les Cubains avaient beaucoup à apprendre des Suisses, en particulier du « système politique profondément démocratique ».

« Nous avons commis beaucoup d’erreurs »

Le système politique cubain n’est de loin « pas parfait », a reconnu l’ambassadeur, interrogé sur le peu de liberté d’expression et d’organisation à Cuba. « Mais la forme d’organisation politique que nous avons choisie est aussi une réponse au fait que nous avons dû nous défendre face à cette grande puissance que sont les États-Unis », poursuit-il. Chose rare, l’ambassadeur a toutefois reconnu que son pays avait commis des erreurs.

« Nous avons commis beaucoup d’erreurs, mais en réalité, aucune erreur stratégique. Nous avons amorcé une transition pour améliorer notre système socialiste, et ça va continuer », a-t-il détaillé.

L’économie, principale préoccupation

« Nous avons commis des erreurs dans la construction économique, mais nous n’avons jamais abandonné les idées fondamentales de justice sociale, de démocratie populaire, de participation du peuple, de répartition équitable des richesses ou encore de défense de l’internationalisme », a encore précisé Manuel Aguilera de la Paz.

« Le blocus économique et financier imposé par les États-Unis nous a fait beaucoup de mal, et continue d’en faire. C’est la cause principale de nos problèmes économiques. Nous aurions pu avancer beaucoup plus sans ce blocus », affirme l’ambassadeur, qui a connu personnellement Fidel Castro lorsqu’il était étudiant.

Manuel Aguilera de la Paz a dit ne pas craindre immédiatement l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, estimant que celui-ci s’est régulièrement contredit et que ses paroles ne présageaient pas forcément d’une remise en cause du rapprochement avec Cuba entamé sous l’impulsion de Barack Obama.

Source : RTS.ch (avec version audio de l’entrevue de l’ambassadeur)

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Publié dans Actuel, Cuba, Suisse

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