« Nous, pays du G77 + Chine et des BRICS, avons l’opportunité de générer une transformation historique ». Miguel Díaz-Canel Bermúdez dans son discours aux sessions du 15e sommet des BRICS
Sources : Granma (en fr) , Prensa Latina, RT , sana news,
Traduction et adaption: Andrea Duffour (français) et GFJ (italiano)
25 août 2023
Alors que les grands médias locaux, lorsqu’ils n’ignorent pas l’événement, le minimisent, le groupe des BRICS passera de 5 à 11 membres à partir du 1er janvier 2024. Il s’agit d’un fait historique.
La nouvelle a été annoncée par Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud, pays organisateur du 15e sommet du groupe. Après l’élargissement, les BRICS représenteront 37 % du PIB mondial et 46 % de la population mondiale, a déclaré le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva dans son discours. 71 pays ont été invités à ce 15e sommet et 22, dont CUBA, ont postulé pour une adhésion dans un avenir proche. Un premier choix de 6 pays a été communiqué, la porte restera ouverte à d’autres membres, les critères d’adhésion ne sont pas publics mais doivent avoir l’unanimité des membres BRICS.
BRICS+ en janvier 2024: 46% de la population mondiale – 37% du PIB global. Argentine, Iran, Arabie Saoudite, Éthiopie, Égypte, Émirats arabes unis deviendront membres à part entière des BRICS le 1er janvier 2024.
Le président russe Vladimir Poutine a remercié son homologue sud-africain pour ses « compétences diplomatiques » lors de la discussion sur l’élargissement des BRICS. Le dirigeant russe a souligné que le groupe continuerait à étendre son influence dans le monde.
Le premier secrétaire du Comité Central du Parti Communiste et président de la République de Cuba, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, a participé jeudi (24 août) aux sessions du 15e sommet des Brics, qui se tient actuellement en Afrique du Sud. En sa qualité de président du G77 +Chine, il a notamment souligné les responsabilités des deux organisations dans la résolution des défis actuels de l’humanité et le rôle qu’elles doivent jouer à cet égard.
Dans le cadre du 15e sommet des Brics, le président Miguel Díaz Canel a eu une rencontre fructueuse avec son homologue chinois Xi Jinping.
Discours prononcé par Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, lors des dialogues du 15e Sommet des BRICS, Johannesburg, Afrique du Sud, 24 août 2023, « Année 65 de la Révolution ».
Johannesburg, Afrique du Sud, 24 août (Prensa Latina) Le président cubain Miguel Díaz-Canel, en sa qualité de dirigeant du G77+Chine, a exprimé aujourd’hui son soutien à la voie vers un multilatéralisme inclusif incarné dans la déclaration finale du 15e Sommet des BRICS.
« C’est un grand honneur et un privilège, a-t-il déclaré, de participer à un sommet du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), un mécanisme d’intégration qui ouvre l’espoir d’un renforcement du multilatéralisme, aujourd’hui aussi urgent qu’essentiel pour le destin même de l’humanité. »
«Nous, pays du G77 et des BRICS, avons l'opportunité de générer une transformation historique. Pour le bien des futures générations, faisons-le» / Photo: Prensa Latina
« Je participe à ce dialogue, a-t-il déclaré encore, avec l’énorme responsabilité que représente pour Cuba la présidence du groupe des 77 (G77) + la Chine, le groupe le plus important et le plus diversifié de nations en développement. »
« Nous sommes 134 pays, a-t-il rappelé, les deux tiers des membres des Nations unies, abritant près de 80 % de la population mondiale, confrontés aux défis colossaux d’un monde de plus en plus inégalitaire, où l’exclusion et la pauvreté se sont multipliées après deux années de pandémies, suivies de conflits dramatiques. »
Le groupe des 77+Chine et les BRICS, a déclaré Miguel Díaz-Canel, ont la responsabilité et la possibilité d’agir pour changer l’ordre mondial injuste actuel.
« Ce n’est pas une option, c’est la seule alternative », a-t-il souligné.
Compte tenu de l’autorité croissante du groupe des BRICS sur la scène internationale, le G77+Chine n’hésite pas à saluer son élargissement, qui contribuera à renforcer sa pertinence et sa représentativité au niveau mondial. Dans son discours, il a rappelé que la transformation réelle de l’architecture financière internationale actuelle, qu’il a qualifiée de profondément injuste, anachronique et dysfonctionnelle, est une exigence historique à la fois du G77+Chine et des BRICS.
À cet égard, a souligné Díaz-Canel, la nouvelle banque de développement créée par les BRICS peut et doit devenir une alternative aux institutions financières actuelles, qui appliquent des recettes draconiennes depuis près d’un siècle pour profiter des réserves du Sud et reproduire leurs modèles d’assujettissement et de domination.
Le monopole abusif de la monnaie nord-américaine doit être supprimé
Il est certain que l’extension d’un tel mécanisme (un mécanisme de réserve de change à grande échelle qui apporterait certitude et stabilité au Sud) à d’autres pays contribuerait à atténuer les déséquilibres du système monétaire actuel. La création de lignes de crédit mutuelles en monnaie locale par les banques des pays BRICS et la possibilité de créer une monnaie unique pour leurs opérations sont également des initiatives qui pourraient être appliquées dans les relations avec d’autres pays en développement.
La brésilienne Dilma Rousseff, présidente de la nouvelle banque de développement (NDB), créée en 2015 par les BRICS avec l'ambition de proposer un choix autre que la Banque mondiale et le FMI
Cela peut réduire le monopole abusif de la monnaie américaine, qui renforce et garantit une hégémonie préjudiciable au reste du monde, a souligné M. Díaz-Canel.
En ce qui concerne le changement climatique, a-t-il poursuivi, nous soulignons la valeur stratégique d’une coordination efficace entre les BRICS et le G77+Chine pour sauvegarder le principe des responsabilités communes mais différenciées dans la mise en œuvre de la Convention-cadre et de l’Accord de Paris. D’autre part, le développement scientifique et technique, a-t-il rappelé, est aujourd’hui monopolisé par un club de pays qui accaparent la plupart des brevets, des technologies, des centres de recherche et favorisent la fuite des talents de nos pays.
Le G77+Chine et les BRICS doivent et peuvent faire plus pour changer cette situation et dans cet esprit.
En septembre prochain se tiendra à La Havane un sommet des chefs d'État et de gouvernement du groupe G77+Chine sur la science, la technologie et l'innovation en tant que conditions préalables au développement.
À cet égard, Cuba a convoqué un sommet des chefs d’État et de gouvernement du groupe G77+Chine sur la science, la technologie et l’innovation en tant que conditions préalables au développement, en septembre 2024 à La Havane.
« Nous espérons vous y voir« , ont annoncé les dirigeants de 65 nations aux personnes présentes.
Nous croyons fermement au pouvoir de l’unité dans la diversité et que le moment est venu d’agir ensemble pour défendre des revendications historiques qui, parce qu’elles n’ont pas été prises en compte à temps, ont multiplié les problèmes auxquels nos nations sont confrontées aujourd’hui. « Pour avancer vers un avenir plus juste et plus durable, le temps de l’action collective n’est pas pour demain. C’est maintenant« , a-t-il souligné avec insistance.
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